Abstract:
Le secteur du logement au Burundi fait face à quatre principales
contraintes : (i) la rareté des ressources stables, (ii) le faible pouvoir
d’achat de la population. (iii) le coût de construction qui
augmente sans cesse consécutivement au niveau d’inflation
généralement très élevé pour les matériaux de construction, les
terrains et la main-d’oeuvre et (iv)la faible implication du secteur
privé dans le secteur. Pour atténuer ces contraintes les pistes
suivantes de solutions sont suggérées. Le gouvernement n’ayant
pas les moyens financiers pour faire face aux besoins en
financement de la population à faible et moyen revenu ; le secteur
privé devrait jouer le rôle fondamental dans le financement du
logement si l’on veut une certaine pérennité du système.
Cependant le secteur privé est motivé dans ses actions par la
recherche d’un niveau de rentabilité ou de rendement des capitaux
investis ; ce qui est aussi le moteur de la pérennité du système.
L’Etat devrait créer les conditions techniques et fiscales favorables
à l’émergence des entreprises privées de promotion immobilière.
Les entreprises privées ont surtout besoin des appuis de l’Etat
dans l’acquisition des terrains à viabiliser et dans l’indemnisation
des propriétaires des terres. Pour attirer le secteur privé il faudrait
améliorer le régime des impôts sur les profits réalisés sur crédits
immobiliers, réduire les droits de douane sur les matériaux de
construction qui influent beaucoup sur le coût de ces matériaux.
La création d’un fond de garantie pour les crédits logement
pourrait attirer plus de financements vers ce secteur à des taux
d’intérêts abordables car cela rassurerait les banques commerciales
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et autres intervenants qui serait rassurés de travailler avec des
clients dont les crédits sont garantis.
La création d’une caisse de refinancement hypothécaire avec
l’appui des bailleurs de fonds pourrait permettre également
d’augmenter les fonds disponibles pour l’habitat.
Comme cela se fait dans certains pays, le gouvernement pourrait
introduire une taxe à l’habitat pour tous les travailleurs du secteur
tant public que privé (1% du salaire brut est généralement
proposé) pour financer le logement de bas et moyen standing.
Il importe fondamentalement de repenser le type de logement et
de matériaux de construction à utiliser pour construire des
logements accessibles financièrement à la population burundaise.
D’importantes innovations dans ce domaine et une grande
sensibilisation pour changer les mentalités des gens sont
nécessaires. Le recours à l’approche des « coûts cibles » et à la
technique de l’analyse de la valeur et de la chaîne de valeur
pourrait être d’un grand apport.